Comment reconnaitre les Pervers Narcissiques qui sont parmi nous ?
Il y a vingt ans, pour progresser en entreprise, il fallait savoir composer avec les « personnalités difficiles » (entendez par là, ces fous furieux, souvent à des postes de management, qui gueulaient pour tout et n’importe quoi en permanence… des sacrés pénibles malheureusement souvent aussi, très intelligents…)
Il y a dix ans, ces caractériels étaient passés de colériques à manipulateurs sachant composer sur la gamme affective.
Depuis quelques temps, le paysage psychologique est devenu encore plus complexe, avec l’apparition de manipulateurs d’un nouveau genre, encore pire : les Pervers Narcissiques (ou PN pour les intimes), de plus en plus présents en entreprises.
La perversion narcissique consiste à employer des moyens retors afin de satisfaire des pulsions de prédation morale et de combler une faille psychologique béante et un vide intérieur infini.
Comment reconnaître un Pervers Narcissique au bureau ?
Dans la vie professionnelle, le collègue exquis des débuts se dévoile peu à peu sous un nouveau jour et une dureté de ton qu’on ne lui soupçonnait pas. On croyait bien le connaître mais non, il se révèle au fur et à mesure dans sa « dangereuse étrangeté » (selon l’expression du psychanalyste Paul-Claude Racamier, fondateur du concept de pervers narcissiques en 1987).
Là où il y avait les rabat-joies, le Pervers Narcissique va plus loin : c’est un « rabat-vie ». « Il ne veut pas que l’autre ait confiance en soi, il fait vaciller la flamme. C’est un extincteur de vie. », décrit fort justement la journaliste Anne Crillon.
Seule la blessure d’orgueil fera souffrir un PN qui, sous son angélisme de façade, sera impassible, jamais affecté par quoi que ce soit, même s’il prétendra parfois le contraire.
Le manque d’empathie est central à la personnalité du Pervers Narcissique. Il insufflera le chaud et le froid dans une subtile alternance de maltraitance et de fausse bienveillance. Feindre d’avoir des sentiments ou une sensibilité qu’il sait inexistants fait partie de ses compétences. C’est un insatisfait chronique qui ne supporte pas le bien-être d’autrui et dont il jalouse la vie intérieure qu’il n’a pas.
Il ne faut attendre de lui ni remords, ni culpabilité. Face au mal qu’il crée, il ne ressent aucune peine, au mieux de l’indifférence, au pire de la jouissance. Sa psychologie repose sur le postulat qu’il n’a jamais tort. En conséquence, il ne présentera jamais d’excuses sauf par stratégie et dans ce cas, du bout des lèvres, jamais avec le cœur, jamais sincères et pour cause : toute sa structure interne repose sur le déni.
Une des caractéristiques majeures du Pervers Narcissique est la critique permanente des autres, le dénigrement constant, les allusions insidieuses souvent sous forme d’ironie et de commentaires cinglants ou sarcastiques. L’autre est quotidiennement rabaissé, humilié, doucement mais surement, par estocades régulières, soit en direct, soit pire encore, dans son dos.
Seul son patron trouvera grâce aux yeux du Pervers Narcissique, là encore par stratégie. Il sera sadique avec ses collègues mais poli, voire obséquieux envers son boss jusqu’à feindre l’affection pour l’amadouer et parvenir à ses fins : la construction d’une image sociale suffisamment valorisante pour compenser sa crispation morbide intérieure. Même un patron très intelligent pourra se faire berner par ce comédien né dont l’intelligence sociale saura dicter les mots à dire, les attitudes à avoir, les émotions à feindre. Ce n’est plus de la compétence, c’est du grand art.
Le manipulé, si brillant soit-il, est souvent incapable d’imaginer une maltraitance qui lui est à ce point, étrangère et c’est ce qui rend cette perversion si difficilement identifiable. Le PN est souvent sociable, intelligent et peut se montrer totalement fréquentable. Sa crispation morbide peut se concentrer et se suffire d’une proie unique dont il essaiera même, le plus souvent, de se faire passer pour victime (en inversant habilement les rôles). Son statut social et sa rhétorique en tromperont plus d’un car il faut sacrément être averti pour ne pas être trompé par le jeu des apparences, manié ici à la perfection.
Que faire face à un Pervers Narcissique ?
Face à un Pervers Narcissique, inutile de lutter : vous vous épuiseriez avant lui car pas nature, il ne se remettra JAMAIS en questions.
Face à un Pervers Narcissique, tous les psychiatres s’accordent à dire qu’il n’y a qu’une seule et unique réponse : PARTIR.
Et vous ? Quelle est votre expérience des Pervers Narcissiques ? N’hésitez pas à la partager ou à COMMENTER cet article !